La baisse des expéditions de Champagne en 2023 sur un an peut s'expliquer
La baisse des expéditions de Champagne en 2023 sur un an peut s'expliquer
Le Comité Champagne atteste d’une baisse de 9,6% des expéditions sur les 12 derniers mois glissants à la fin octobre 2023.
On pouvait s’y attendre.
En effet, après le rebond spectaculaire observé post covid, les chiffres sont à la baisse depuis le printemps.
Il faut dire que les augmentations observées après la pandémie ne pouvaient être que circonstanciées.
Pourquoi ? Car d’une part, les importateurs se devaient de reconstituer des stocks ("à sec") après la pandémie.
Par ailleurs, le rebond économique a favorisé la commercialisation de champagne sur les marchés qui souhaitaient (peut-être) "fêter" un retour à "la normale".
Enfin et surtout, il y avait la crainte des acheteurs de manquer de champagne à l'horizon 2024.
Pour comprendre cela, il faut se rappeler qu’une bouteille de champagne arrive sur les marchés entre 2 et 3 ans après la récolte.
Etant donné la baisse des rendements fixée par la profession en 2020 (du fait d'une crainte d'une baisse des ventes à venir), mais aussi de 2021 (là pour le coup, c’était la faute de dame nature), le manque de bouteilles sur les marchés était prévisible à terme.
Au vu de cette situation, les acheteurs se sont positionnés rapidement pour sécuriser des volumes tout en évitant des hausses de prix trop importantes.
Les expéditions sont montées en flèche mécaniquement entre 2021 et 2023.
Ceci a permis à la région d’écouler des stocks présents dans les caves et de passer des augmentations.
Seulement 2022 et 2023 ont été synonymes d'inflation et d'incertitudes économiques ce qui a ralenti l’écoulement des volumes sur les marchés alors que les importateurs avaient refait leurs stocks.
Il est donc clair que les achats sur 2023 sont inférieurs à ceux des années passées, le temps que des sorties de stock soient avérées.
La mise sur le marché en 2024 des champagnes issus de la récolte de 2022 (très abondante) dans ce contexte baissier, va faire les beaux jours des importateurs qui vont pouvoir tirer les prix à la baisse.
De bonne augure aussi pour les consommateurs à l’arrivée, si les acheteurs ne profitent pas trop de la situation pour maintenir des prix élevés et accroitre leurs marges.
A suivre…






